lundi 21 septembre 2015

Marque employeur : Trop de blabla ?



Lors d'un précédent article sur l'inversion des rôles dans la séduction du recrutement, les réactions que vous avez pu avoir m'ont interpelé : cette marque employeur, ce n'est que du marketing ! Le but est de séduire par l'image qu'on peut renvoyer sur les réseaux sociaux.

Mais qu'en est-il dans la réalité ?

La différence entre la marque employeur et la promesse employeur, c'est qu'il faut tenir la seconde !
"Parfois la mariée est trop belle" ai-je pu lire. Ou, pour reprendre l'image de Chaplin, "l'amour est aveugle". Je constate simplement que, si les entreprises font des efforts pour retenir leurs salariés, elles sont maladroites pour les séduire !

Le recrutement : Est-ce que cela fait partie de la Marque Employeur ?

J'ai tendance à reprendre cet exemple du recrutement et, en particulier, des réponses que les recruteurs n'envoient plus. Cet article a eu, je dois le dire, un succès considérable auprès des demandeurs d'emploi (que dis-je, des offreurs de service !). Des êtres humains motivés et dégoutés d'absence de réponse de la part d'entreprises qui se posent en tant que Great Place to Work ou Top Employers. Certes, ces certifications ou classements misent avant tout sur les acteurs déjà en place au sein de la société.

La Marque Employeur vise-t-elle les demandeurs d'emploi ?

Néanmoins, la question se pose. A force de ne pas répondre aux candidats, que vise la Marque Employeur ? Il faut le dire, le chômeur est mal vu : il ne travaille pas, il perd en compétences, il se laisse aller... De là à les considérer comme des pestiférés, il y a (heureusement) un pas que beaucoup ne franchissent plus ! Cependant, il n'est pas rare de voir que des emplois sont attribués à des personnes déjà en poste dans une autre entreprise. Est-ce à dire que la Marque employeur ne souhaite attirer que des salariés déjà "mariés" à une autre structure ?

Il est compréhensible, pour l'entreprise, de chercher les "meilleurs", quitte à les trouver chez la concurrence. Or, ces "meilleurs" sont partout et même, parfois, là où vous ne pensiez pas les trouver !


7 commentaires:

  1. Je mets en lien cet article de Hubert Levesque, Directeur Général de Morgan Mc Kinley qui affirme que "81% des candidatures demeurent sans retour". Ouille ! http://www.morganmckinley.fr/fr/article/recherche-demploi-pourquoi-les-recruteurs-ne-r-pondent-pas
    Voilà de quoi rajouter de l'eau au moulin !

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  2. Bonjour, merci pour cet article intéressant.
    Vous parlez du statut d chômeur et de la mauvaise image qu'il renvoie aux recruteur.
    Je suis sans emploi depuis 2 ans, pensez-vous qu'il reste un espoir de faire face à des recruteurs pour qui cela n'est pas rédhibitoire ? Quelle proportion de recruteurs, d'après vous, laisseront leur chance à ces profils ?

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  3. Bonjour et merci pour votre commentaire !

    Pour répondre à votre question, je veux rester optimiste sur le professionnalisme des recruteurs qui cherchent avant tout à combler des compétences qu'ils estiment manquer au sein de leur entreprise. Cependant, ils sont également dépendants de contextes extérieurs : managers qui exigent tel profil et pas un autre, dirigeant qui veut que le candidat ait tel diplôme...

    En outre, le vocabulaire utilisé n'incite pas à l'optimisme : quand on "chasse" un candidat, c'est qu'il n'est pas libre. Pourquoi, chercher un candidat qui est déjà en poste alors que pleins d'autres peuvent effectuer le travail aussi bien, sinon mieux ?

    Enfin, et pour terminer sur une note positive, de plus en plus de recruteurs misent sur le savoir-être des candidats. Effectivement, si 90% des apprentissages sont appris sur le tas en entreprise, il faut mettre l'accent sur les attentes du futur collaborateur. S'il est motivé, désireux d'apprendre et respectueux de la société qui l'emploie, il aura plus de chance que les autres d'être recruté.

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  4. Bonjour,

    Merci pour votre retour.
    Vous évoquez la "chasse", et il est assez connu que les chasseurs de tête débauchent les candidats déjà en poste quasi-systématiquement.

    Seulement les chasseurs de tête ne représentent pas la majorité -j'imagine - des moyens de recrutement.
    Sur l'ensemble des annonces publiées, directement ou via cabinet de recrutement, ainsi que sur les candidatures spontanées qui fonctionnent, y-a-t'il là aussi un avantage donné aux candidats "passifs" (en veille) ?

    De plus, ce qu'on appelle le "marché caché" est-il lui aussi réservé aux débauches de candidats ou bien fait il appel au réseau, sans discrimination particulière liée au non-emploi du candidat ?

    J'insisterai aussi sur la durée d'inactivité (oui, je suis concerné et inquiet): en tant que professionnel des RH, à partir de quelle durée pensez-vous qu'elle devient rédhibitoire pour la plupart des recruteurs ? Sont-ils prêt à se flexibiliser vis à vis de leur dogme anti "trou dans le CV" ?

    Car si ce n'est pas le cas, j'imagine que toute amélioration du marché du travail, ainsi que toute mesure en faveur des chômeurs (formations etc.), ne pourront donner aucun résultat si les recruteurs ne jurent que par la totale perfection des parcours.

    S'oriente-t-on vers un marché du travail en chaises musicales ? Toujours moins de candidats "éligibles" et employables, qui passent d'un poste à l'autre alors que le reste est de facto éliminé.

    Désolé pour ce message un peu long et merci d'avance pour vos éclaircissements.

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  5. La réponse aux questions que vous vous posez est à la fois complexe et particulière. Il faut savoir que chaque recruteur se met avant tout à la recherche d'une personne (avec ses qualités et ses défauts) avec des compétences et des connaissances qu'il a pu acquérir tout au long de ses différentes expériences. N'oublions pas que l'action de recruter, c'est provoquer la rencontre entre un collaborateur et l'entreprise.

    Je ne suis pas sûr (mais il faudrait peut-être faire un sondage pour le vérifier) que les recruteurs fassent un rejet des chômeurs de longue durée, tant qu'ils arrivent à prouver qu'ils ne sont pas restés inactifs : présence sur les réseaux sociaux, activités associatives, auto-entreprenariat (même si c'est un échec)...

    Mais ma réponse mérite un développement encore plus important qui, il me semble, n'est plus en rapport direct avec l'objet de cet article.

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    1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    2. Bien sûr. Désolé pour le hors-sujet relatif.
      Si jamais vous décidez d'écrire un article spécifiquement sur la perception des demandeurs d'emploi par les recruteurs, je serai heureux de le lire. :)

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